Peinture

Les formes semblent causer par les autres formes et n’ont plus besoin de tenir lieu d’autre chose.

Regarder de la peinture, ce n’est pas seulement voir une juxtaposition de formes de couleur, c’est déceler une organisation.

Face à une peinture non représentative, on est face à un chaos et on veut accéder à un monde de formes dont l’agencement deviendra intelligible.

Les formes s’individualisent sous nos yeux, comme se causant les unes avec les autres. 

Le monde autonome imaginaire de la peinture : un monde de formes et de couleur où rien n’est représenté.

Bien malin qui peut dire ce que dit une peinture qui ne dit rien.

Ce que voit le regardeur est toujours la projection de son imaginaire. Un imaginaire bien réel, pas imaginaire du tout. Le regarder se construit son monde, bien loin de la réalité.

L’image se fait de se défaire.

Ne rien justifier.

Considérer ces images/peintures comme des fenêtres sur l’imaginaire.

Ces images sont collectives. Ces images sont sans date.

Les formes s’individualisent sous nos yeux, comme se causant les unes avec les autres. 

Le trait dans la pagaille peut être ordre. C’est que l’ordre peut être pagaille.

Ne rien justifier.

Faut-il chercher ce qu’une image représente ? Laissons-la d’abord se présenter.

Voir une peinture comme un tout, comme un monde bien habité, pouvoir y identifier des formes en voie d’individualisation et une logique possible, une organisation essentiellement de fiction mais perçue comme réelle. 

Juste des images. Pour attarder son regard.  De la pure peinture. L’art des formes et des couleurs de la peinture non représentative, non figurative.